Ariadna Estevez, une chercheuse à l’Université Nationale Autonome du Mexique (UNAM), qui a visité des réfugiés à Tijuana (Basse-Californie), affirme que la majorité des personnes qui tentent aujourd’hui d’entrer aux États-Unis sont d’origine haïtienne… Read More
Ariadna Estevez, une chercheuse à l’Université Nationale Autonome du Mexique (UNAM), qui visité des réfugiés à Tijuana (Basse-Californie), affirme que la majorité des personnes qui tentent aujourd’hui d’entrer aux États-Unis sont d’origine haïtienne.
Estevez rappelle que les haïtiens ont commencé à arriver à Tijuana en mai 2016 et moins d’un an plus tard, ont estime qu’ils sont environ 30,000, bloqués à la frontalière. Beaucoup avaient fuit au Brésil après le séisme de 2010 qui avait frappé Haïti, mais faute d’emplois en raison de la crise économique qui sévit aujourd’hui au Brésil, ils tentent maintenant d’atteindre les États-Unis.
Estevez met en garde les haïtiens sur un dépliant en circulation qui a attiré son attention. Ce dépliant au logo d’une compagnie appelée « Clearport » montre des photos de gens brandissant des drapeaux canadiens, avec le titre « Si vous parlez français, nous avons une option pour vous […] » et explique « […] Si vous voulez trouver un emploi au Canada, appelez-nous ou envoyez votre CV […] Les frais de déplacement sont payés par la société »
Estevez a fait des recherche sur cette entreprise qui semble ne pas exister. Elle dit que certains réfugiés sont convaincus que cette entreprise est affiliée au gouvernement canadien, mais l’Ambassade du Canada à Mexico après vérification, confirme que ce n’est pas le cas.
La chercheuse crois que ce dépliant est lié à des réseaux de trafiquants de personnes qui conduisent illégalement des migrants désespérées aux États-Unis ou au Canada. Elle prévient que ces migrants pratiquement sans d’argent, vont devoir rembourser des sommes d’argent très importantes que réclament ces gangs, en travaillant dans la prostitution ou dans d’autres formes d’esclavage comme clandestins.
Selon la chercheuse, il est logique que ces gangs considèrent le Canada comme une option pour les haïtiens parce que les États-Unis sont susceptibles de les expulser vers Haïti s’ils demandent l’asile. Elle rappelle que les haïtiens arrivés aux États-Unis étaient déjà susceptibles d’être expulsés avant que le nouveau Président américain Donald Trump n’ait pris ses fonctions, mais depuis, son ordonnance de janvier limitant le nombre de réfugiés, fait en sorte qu’ils ont encore moins de chance d’être acceptés comme réfugiés.
Les chiffres de la douane américaine et de la patrouille frontalière montrent que le nombre d’haïtiens « inadmissibles » arrivant au poste frontalier de San Diego est passé de 333 en 2015 à 6,377 en 2016. Au cours des premières semaines de 2017, il y a déjà 7,589 haïtiens « inadmissibles » qui sont arrivés à ce poste frontalier américain.
À Tijuana, l’information se répand que les haïtiens peuvent être déportés s’ils essaient de demander l’asile aux États-Unis, ce qui les incitent à se tourner vers les passeurs et les trafiquant d’êtres humains en prenant des risques inacceptables.
En attendant, des milliers d’haïtiens sont bloqués dans des abris surpeuplés et rare sont ceux qui peuvent trouver du travail au Mexique au-delà d’une journée sur des chantiers de construction ou comme domestiques, souvent pour moins de 1$ américain de l’heure…