Aucun sacrifice n’est trop grand pour Haïti. Je le crois sincèrement. Nous sommes prêts à toute forme de sacrifice pour sauver le pays, pour renforcer la démocratie, » a déclaré Evans Paul, lors de la cérémonie d’investiture du cabinet ministériel…       Lundi, lors de la cérémonie d’investiture du cabinet ministériel http://www.haitilibre.com/article-12975-haiti-flash-composition-du-nouveau-cabinet-ministeriel-maj-17-53.html , Evans Paul, le nouveau Premier ministre a prononcé un discours dans lequel il dit être conscient qu’il n’est pas élu, et qu’il est sorti d’un processus de consensus politique, il s’est aussi dit conscient que son mandat est très limité dans cette conjoncture particulière, et s’est engagé à poursuivre les projets majeurs d’infrastructure déjà commencés. « Aucun sacrifice n’est trop grand pour Haïti. Je le crois sincèrement. Nous sommes prêts à toute forme de sacrifice pour sauver le pays, pour renforcer la démocratie, » a t-il déclaré.

Discours du premier ministre Evans Paul :
« Monsieur le président de la République,

Mesdames, Messieurs les membres du cabinet ministériel,

Mesdames, Messieurs les membres du Corps diplomatique accrédités en Haïti,

Mesdames, Messieurs les membres de la presse écrite et audio-visuelle,

Distingués invités,

Mesdames, Messieurs,

Chers Concitoyens,

Lors de mon installation, vendredi dernier  j’ai suivi la voie tracée par le président de la République, en laissant parler mon cœur. J’en profite une nouvelle fois pour remercier le président de la République, Son Excellence Michel Joseph Martelly, de m’avoir choisi pour être son Premier ministre. Et je lui promets, dans le respect mutuel, une entière et franche collaboration dont la démocratie haïtienne sortira renforcée.

Monsieur le Président, c’est dans cet esprit de gratitude et de loyauté que nous allons continuer à travailler et à nous mettre au service du pays, au service du peuple haïtien, au service de l’Etat et surtout au service des plus faibles. Car la démocratie se doit d’être juste et équitable.

Mesdames, Messieurs les membres du cabinet ministériel,

Je suis pleinement conscient de ma responsabilité de faire avancer le pays, d’organiser l’Etat, de respecter et de faire respecter la loi. Donc je compte sur votre pleine et entière coopération. Nous sommes une seule équipe d’hommes et de femmes déterminés à rechercher la stabilité, la paix sociale en vue d’apaiser l’atmosphère, pour la tenue d’élections crédibles et inclusives, indispensables au progrès économique et social du pays.

Le président de la République et moi comptons sur votre savoir-faire et votre idéal de changement, pour conduire à bon port la barque nationale.

Dans les heures qui viennent, vous aurez en main, chacun en ce qui le concerne, une lettre de cadrage qui définira les actions et activités que votre ministère respectif doit poursuivre, renforcer ou entamer dans le plus bref délai.

Je prévois que nous allons travailler dans un climat de parfaite cordialité, de grande convivialité et de respect mutuel.

Beaucoup d’entre nous viennent d’univers politiques différents. Beaucoup d’entre nous ont fait des options politiques et idéologiques différentes. Pourtant, nous allons donner l’exemple d’entente et de collaboration sincère et franche pour atteindre un objectif commun : celui de servir notre patrie Haïti.

Nous allons montrer que des hommes et des femmes venus d’horizons divers peuvent s’entendre sur un point commun : le progrès d’Haïti.

Nous allons donner au monde entier l’exemple vivant du vivre-ensemble.

Nous devons nous mettre immédiatement à la tâche pour faire face aux grands défis de l’heure.

Il nous faut un gouvernement cohérent pour orienter le pays dans la bonne direction.

Mesdames, Messieurs les Ministres,

En tant que Premier ministre, je veillerai à ce que les ressources et les organes de l’Etat ne soient pas utilisés à des fins partisanes et/ou de persécution politique.

Comme Premier ministre, je me propose de planer au-dessus de la mêlée. Je prendrai plaisir à écouter toutes les voix discordantes, toutes les prises de positions qui sont en désaccord avec les miennes. Je les comprendrai et les respecterai.

Soyez-en sûrs, Mesdames, Messieurs, s’il y a des prises de positions publiques qui peuvent peut-être affecter l’homme Evans Paul, elles n’affecteront jamais en aucune manière le Premier ministre Evans Paul. Un Premier ministre, au service de tous.

Le danger qui menaçait la démocratie haïtienne dans cette conjoncture difficile exigeait que je pense d’abord aux intérêts du pays. Et j’ai accepté volontiers cette responsabilité.

Mesdames, Messieurs,

S’il y a une réalité dont je suis conscient, c’est que je ne suis pas élu. Je suis sorti d’un processus de consensus politique.

Ma légitimité, je la tire de mes longues années de lutte pour le triomphe des idéaux démocratiques.

Ma légitimité, je la tire de mon profil de rassembleur dont le pays a énormément besoin, principalement en cette période de tumulte politique et de polarisation idéologique.

Cela dit, je me dois de déclarer au président Martelly et à la République toute entière que je n’ai nullement l’intention de promouvoir une politique différente de ce qui a été engagé et promis par le président Martelly.

Conscient que mon mandat est très limité dans cette conjoncture particulière, je m’engage néanmoins à poursuivre les projets majeurs d’infrastructure déjà commencés.

A ce titre, permettez-moi de saluer le travail et les efforts déployés par mes prédécesseurs, en l’occurrence Monsieur Gary Conille et Monsieur Laurent Lamothe, sans omettre la distinguée ministre de la Santé publique et de la Population, Dr Florence Duperval Guillaume, qui a brièvement assuré l’intérim, après la démission du Premier ministre Laurent Lamothe.

Je demanderai au peuple haïtien de m’accompagner dans cette voie du consensus et je prierai Dieu pour avoir sa miséricorde et son soutien dans l’exécution des tâches immenses qui m’attendent.

Je compte sur l’entière et pleine collaboration des fonctionnaires de l’administration publique. Je reste convaincu que la réussite d’un gouvernement passe par une administration publique forte, organisée et orientée vers l’impératif de servir la population, jouant ainsi son rôle principal de « bras séculier » de tout service public digne de ce nom. Je me promets de me pencher sur les conditions de travail de ces fonctionnaires publics, en vue de renforcer leurs potentialités.

En ma qualité de président du Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN), je me promets de jeter un regard attentif sur la situation tres souvent précaire des policiers qui sont chargés de protéger et de servir la population.

Quant à la presse, mes relations avec elle seront marquées au coin du respect et du support. Je sais ce qu’elle attend de l’Etat. La presse recevra tout l’encadrement sécuritaire indispensable à une gestion saine de la liberté expression. Aussi, l’Etat garantira son accès aux informations pour permettre le développement du journalisme d’enquête dans le pays.

J’invite le secteur privé des affaires à s’associer davantage aux efforts qui sont entrepris, en vue d’améliorer les conditions de vie de la population. En effet, le produit intérieur brut a crû en volume de 2.8 % cette année contre un objectif de 3.6%. Des lors, nous comptons beaucoup sur les investissements privés pour soutenir la croissance. Le gouvernement de consensus s’assurera de l’instauration d’un climat propice au développement des affaires.

J’exhorte le secteur syndical à se joindre au patronat dans un partenariat équitable où les droits des uns et des autres seront respectés.

Les partis politiques et les syndicats, considérés à juste titre comme l’âme de la démocratie, jouiront d’une atmosphère sociopolitique apaisée pour pouvoir articuler leurs revendications et faire valoir leurs droits. L’Etat, sous l’administration Martelly-Paul, garantira les libertés individuelles. Les droits des citoyens pour organiser des manifestations pacifiques seront pleinement garantis, comme seront garantis aussi les droits d’autres citoyens de vaquer à leurs occupations.

Mesdames, Messieurs,

Je vous assure que le président Martelly et moi aurons toujours nos portes ouvertes pour continuer le dialogue constructif déjà initie avec les différents secteurs du pays. A ce stade, je ne puis m’empêcher de rappeler les mots qu’a prononcés le président Martelly ici au Palais national, le 9 décembre dernier, le jour de la remise du rapport de la Commission consultative : « Aucun sacrifice n’est trop grand pour Haïti. » Je le crois sincèrement. Nous sommes prêts à toute forme de sacrifice pour sauver le pays, pour renforcer la démocratie.