Les projecteurs sont allumés sur Addis-Abeba qui accueille les 30 et 31 janvier le 22e sommet de l’Union africaine. Des dirigeants des pays d’Afrique sont dans la capitale éthiopienne pour parler agriculture et sécurité alimentaire. Haïti, invitée d’honneur, est représentée par son premier ministre Laurent Lamothe qui multiplie les rencontres bilatérales.
Addis-Abeba grouille d’activités. L’événement est de taille et les autorités éthiopiennes veulent faire bonne figure. Les hôtels (Hilton, Sheraton, Radisson, Marriott…) sont remplis de personnalités venues du monde entier. Des chefs d’État et de gouvernement des 54 pays membres de l’Union africaine sont déjà sur place. L’armée et la police sont déployées dans les rues. La capitale éthiopienne est en ébullition. Positivement. Le 22e sommet de l’Union africaine est placé cette année sous le signe de l’agriculture et de la sécurité alimentaire.
Selon des chiffres disponibles, 65 % des Africains vivent de l’agriculture comme principale source de subsistance et de revenu. Pour l’Éthiopie, le pays hôte visiblement en chantier et tournée vers la modernité, 80% de sa croissance économique proviennent de l’agriculture. Même si elles n’arrivent pas encore à parvenir à l’autosuffisance alimentaire, les puissances africaines ne lâchent pas prise. Elles multiplient les études et les rencontres en ce sens.
Invitée d’honneur à ce sommet, Haïti est concernée de très près par les questions liées à l’agriculture, la sécurité alimentaire et l’autosuffisance. Arrivé mercredi à l’aéroport international d’Addis-Abeba, à bord d’un vol commercial de la ligne aérienne Ethiopian Airlines, le chef du gouvernement haïtien a été accueilli par le Dr Fasil Nahome, ministre délégué auprès du Premier ministre de l’Éthiopie
Laurent Lamothe se propose de faire d’une pierre deux coups: représenter le pays à l’événement et profiter de son séjour à Addis-Abeba pour rencontrer les chefs d’État et de gouvernement présents. Il a des rencontres programmées avec le secrétaire général de l’Union africaine, le président de l’Afrique du Sud, des responsables du Bénin, du Burundi, de la Côte d’Ivoire, du Rwanda, du Sénégal, entre autres.
Sans escale après sa participation au Forum économique de Davos où il a été faire « la promotion d’Haïti, surtout sur le plan de l’investissement direct étranger, afin d’améliorer la position du pays, créer plus d’emplois et lutter contre la pauvreté extrême », le chef de la Primature a indiqué au Nouvelliste qu’il va projeter encore une autre image du pays.
Jeudi, à 11h30 du matin, heure éthiopienne (environ 3h30 du matin en Haïti), Laurent Lamothe prendra la parole à la tribune de l’Union africaine. « Nous allons parler de l’importance de l’Afrique pour Haïti que je considère comme l’Afrique dans les Caraïbes. Il est temps que notre pays soit plus visible sur ce continent », a-t-il dit comme un défi qu’il s’est lui-même lancé.
Pour Laurent Lamothe, Haïti invitée d’honneur à ce sommet de l’Union africaine est une grande satisfaction et suppose que son gouvernement avait fait un travail préalable pour arriver à imposer le pays sur le plan international. Il a ajouté que le thème sur lequel se déroule le 22e sommet de l’Union africaine, « l’agriculture et la sécurité alimentaire », est très cher à l’administration Martelly-Lamothe. « C’est d’ailleurs une priorité pour moi en 2014 », a-t-il ajouté.
« Je me sens heureux et content de représenter mon pays à un événement aussi important », a-t-il dit au Nouvelliste.
En 2012, le président Michel Martelly avait obtenu de l’Union africaine le statut d’observateur pour Haïti. Cette année, Laurent Lamothe va demander l’intégration pleine et entière du pays dans cet espace. Cela peut prendre du temps, reconnaît le Premier ministre, mais, a-t-il souligné, il faut commencer.
Renouvelant sa volonté de faire de 2014 l’année «option préférentielle pour les pauvres», l’ancien chef de la diplomatie haïtienne a souligné que son administration est très intéressée à la coopération Sud-Sud. Il voit déjà dans l’ Ethiopie un pays qui, ces 25 dernières années, a considérablement progressé au niveau de l’agriculture, un partenaire pour Haïti.
Des représentants de la Russie, de l’ONU, de la Chine, de l’Union européenne, entre autres, prennent part à ce sommet.
Robenson Geffrard, envoyé spécial à Addis-Abeba
Source: Le Nouvelliste