Un temps puissant, Oriel Jean, déchu, a fait de la prison pour trafic de drogue, balancé des satellites de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide au juge Yvickel Dabrézil dans l’assassinat du journaliste Jean Léopold Dominique avant d’être abattu par des bandits circulant à moto. Pour le moment, le mobile du crime n’est pas connu par la police qui a ouvert une enquête à un moment où d’autres morts par balle sont signalés Read More

 Oriel Jean, ex-responsable de la sécurité de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, a été tué par balle à Delmas 30 par des individus circulant à moto, lundi, en milieu d’après-midi, a confié au journal l’inspecteur Gary Desrosiers, porte-parole adjoint de la PNH. « La police a ouvert une enquête », a-t-il confié, rapportant que la victime était à bord d’un pick-up beige aux vitres fumées. Sur des photos postées sur la ‘Toile, le véhicule semblait être assez près du caniveau, comme s’il était en stationnement au moment de l’attaque. « La victime avait de l’argent sur lui mais l’argent n’a pas été emporté. En revanche, son arme a été prise par les bandits », a indiqué le commissaire Alain Augustin, responsable du commissariat de police de Delmas, qui n’a rien voulu ajouter. Cependant, une source proche de la police soutient « que tout a été bien planifié ». « C’est une exécution », a souligné cette source. Impliqué dans le trafic des stupéfiants, Oriel Jean avait obtenu une réduction de peine pour avoir collaboré avec la justice américaine dans le cadre de l’investigation sur le trafic de drogue impliquant des officiels de l’administration Aristide. L’ancien chef de sécurité du Palais national, qui encourait une peine de 20 ans de prison, a été condamné à seulement trois ans pour sa bonne collaboration avec la justice américaine. Oriel Jean, ex-commissaire divisionnaire, a purgé sa peine de prison aux Etats-Unis avant de revenir en Haïti où il était un témoin clé dans l’enquête sur l’assassinat de l’ex-journaliste Jean Léopold Dominique le 3 avril 2000. Ses révélations ont permis à la justice de resserrer son étau sur quelques personnalités, des satellites gravitant autour de l’ex-président Jean- Bertrand Aristide. La mort de Oriel Jean intervient dans un contexte où la police est critiquée à cause d’un relâchement du dispositif de sécurité dans la zone métropolitainede Port-au-Prince. La veille, dimanche soir, Junior Jean Jacques, un policier affecté au SEMANAH, a été tué par balle à la rue Biassou, Delmas 31. Les assaillants qui circulaient à moto, ont emporté l’arme de service de la victime, a confié l’inspecteur Gary Desrosiers. D’autres sources ont confirmé qu’une personne a été tuée par balle à l’angle des rues Chareron et Réunion ce week-end. Samedi, un chauffeur a aussi été abattu. Les mobiles de ces homicides ne sont pas déterminés.