Samedi 1er juillet 2023, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a effectué une visite de quelques heures à Port-au-Prince, l’occasion pour lui de réclamer de nouveau le déploiement immédiat d’une force de sécurité internationale robuste pour assister la Police Nationale d’Haïti (PNH) dans sa lutte contre les gangs.
« Je suis venu avec un message simple : les Nations Unies sont avec vous. Ma solidarité va au peuple haïtien, qui fait face à un terrible cycle de crises sécuritaires, politiques et humanitaires qui s’exacerbent mutuellement », a déclaré Guterres lors d’une conférence de presse à Port-au-Prince avant son départ.
Il a rappelé que « la violence brutale des gangs touche chaque aspect de la vie publique et privée du pays », Port-au-Prince étant « encerclé par des gangs armés qui bloquent les principales routes menant aux départements du Nord et du Sud, contrôlent l’accès à l’eau à la nourriture et aux soins de santé ».
Il s’est dit profondément préoccupé par l’extrême vulnérabilité des populations face à ces « gangs prédateurs » notamment par l’impact disproportionné de cette violence sur les femmes et les filles et il a condamné avec la plus grande fermeté les violences sexuelles généralisées utilisées par les gangs armés « comme arme pour instiller la peur ».
Selon le Secrétaire général, la gravité de la situation exige « une attention urgente et soutenue, qui place les victimes et les populations civiles au centre de nos préoccupations et nos priorités » ajoutant « Il ne peut y avoir de sécurité durable sans un rétablissement des institutions démocratiques et il est impossible de parvenir à des solutions politiques pérennes et pleinement représentatives sans une amélioration drastique de la situation sécuritaire ».
« Chaque jour compte. Si nous n’agissons pas maintenant, l’instabilité et la violence auront un impact durable sur des générations d’haïtiens », a insisté le chef de l’ONU, qui a réitéré son appel envers tous les partenaires pour renforcer la PNH, que ce soit en matière de financements, de formation ou d’équipements.
Mais, nous avons besoin de beaucoup plus pour restaurer l’autorité de l’État » exhortant le Conseil de sécurité à autoriser « le déploiement immédiat d’une force de sécurité internationale robuste qui viendrait assister la PNH dans sa lutte contre les gangs ».
« Ce n’est pas le moment d’oublier Haïti ou d’affaiblir notre solidarité envers son peuple », a dit Guterres.
Lors de sa visite éclair, le Secrétaire général a rencontré le Premier Ministre https://www.haitilibre.com/article-39911-haiti-politique-le-premier-ministre-henry-s-est-entretenu-avec-le-secretaire-generalde-l-onu.html , les membres du Haut Conseil de la Transition (HCT), la société civile et des partis politiques et a discuté avec eux rappelant « Chacun doit dépasser ses intérêts personnels et faire des concessions afin de faciliter l’émergence d’une vision commune et d’un chemin électoral viable et crédible. »