Samedi, suite au décès de Jean-Claude Duvalier « Human Rights Watch » (HRW) a déclaré que l’incapacité des tribunaux d’Haïti à traduire en justice l’ancien dictateur a privé ses innombrables victimes haïtiennes de la justice qu’ils cherchaient… 

Samedi, suite au décès de Jean-Claude Duvalierhttp://www.haitilibre.com/article-12203-haiti-flash-l-ex-president-jean-claude-duvalier-est-decede-maj-2.htmlHuman Rights Watch (HRW) a déclaré que l’incapacité des tribunaux d’Haïti à traduire en justice l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier alias « Baby Doc » a privé ses innombrables victimes haïtiennes de la justice qu’ils cherchaient.

« C’est une honte que le système judiciaire haïtien n’ait pas pu amener ‘Baby Doc’ Duvalier devant la justice avant sa mort, » a déclaré Reed Brody, Conseiller spécial à Human Rights Watch, qui a travaillé avec les victimes de Duvalier. « La mort de Duvalier prive Haïti de ce qui aurait pu être le procès des droits de l’homme le plus important de son histoire. » Duvalier a hérité le pouvoir de son père [à 19 ans] le dictateur François Duvalier alias « Papa Doc » et a dirigé Haïti de 1971 à 1986.

Pendant le règne de son fils, Haïti a été marquée par des violations systématiques des droits de l’homme. Des centaines de prisonniers politiques détenus dans un réseau de prisons connu sous le nom du “triangle de la mort” décédés de leur traitement extrêmement cruel. D’autres ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires. Le gouvernement de Duvalier a fermé à plusieurs reprises des journaux indépendants et les stations de radio. Les journalistes ont été battus, et dans certains cas torturés, emprisonnés ou contraints à l’exil.

Lorsque « Baby Doc » a fait un retour surprise en Haïti le 16 Janvier 2011 http://www.haitilibre.com/article-2135-haiti-flash-politique-apres-25-ans-d-exil-baby-doc-est-de-retour-en-haiti.html après un exil de 25 ans en France, les autorités ont rouvert une procédure pénale contre lui. En Janvier 2012, un juge d’instruction a jugé que le délai de prescription avait expiré sur les crimes contre les droits de l’homme dont il était accuséhttp://www.haitilibre.com/article-4845-haiti-justice-le-juge-carves-recommande-que-duvalier-soit-juge-pour-detournement-de-fonds-publics.html . Ses victimes ont interjeté appel. En Février 2013, une cour d’appel a ordonné à Duvalier de témoigner http://www.haitilibre.com/article-7987-haiti-justice-duvalier-repond-aux-questions-du-juge-jean-joseph-lebrun-maj-16h10.html , tout comme un grand nombre de victimes de son gouvernement, mais seulement en Février 2014 le tribunal a rétabli les charges, disant que le droit international interdit l’utilisation du délai de prescription pour les crimes contre l’humanitéhttp://www.haitilibre.com/article-10576-haiti-justice-rebondissement-dans-l-affaire-jean-claude-duvalier.html . L’un des juges de la cour d’appel a repris l’enquête et était en train d’interroger les victimes et des témoins alors que maintenant Duvalier est mort.

« La comparution de Duvalier en 2013 pour être interrogé sur ses crimes présumés a été un moment critique dans un pays où les riches et les puissants ont toujours été au-dessus de la loi », a déclaré Brody. « Un procès équitable pour Duvalier aurait pu mettre fin à l’impunité qui a caractérisé l’histoire d’Haïti et qui probablement tourmentera son futur. »