Les représentants du syndicat des Transporteurs Frontaliers Haïtiens ont rencontré leurs homologues de la Fédération Nationale des Transports dominicaine, une réunion qui n’a pas permis de lever le blocage. Les versions dominicaine et haïtienne… Read More
Vendredi, les représentants du syndicat des Transporteurs Frontaliers Haïtiens ont rencontré leurs homologues de la Fédération Nationale des Transports dominicaine (Fenatrado), une réunion qui n’a pas permis de lever le blocage du transport terrestre entre la République Dominicaine et Haïti qui dure maintenant depuis plus de 2 semaines. Les versions dominicaine et haïtienne de cet échec, sont toutefois fort différentes…
Ricardo de los Santos, le Vice-président de la FENATRADO a révélé qu’après une réunion à Jimani vendredi dernier, dans laquelle la Fédération haïtienne des camionneurs, a exprimé la volonté des ministres des Finances, de l’Intérieur, du Commerce et de la Défense d’Haïti de garantir la sécurité du transport routier, le gouvernement haïtien aurait refusé de signer un protocole diplomatique, demandé par les transporteurs dominicains, comme garantie réelle de la vie des chauffeurs et la protection des marchandises « Nous acceptons l’expression d’intérêt, mais nous avons mis une condition, qu’un représentant du gouvernement haïtien et un autre du gouvernement dominicain, se réunissent avec les transporteurs des deux pays et que qu’un accord soit signée par ces fonctionnaires, pour avoir la garantie que nous avons bien le soutien des autorités des deux pays » a déclaré Ricardo de los Santos.
Ajoutant qu’il avait contacté à cet effet, l’Ambassadeur dominicain en Haïti, Rubén Silié, qui à son tour a contacté le Ministre des Affaires étrangères dominicaine, Andrés Navarro qui lui a confirmé n’avoir aucune objection à participer à cette réunion avec les transporteurs. Cependant, il a dit que les transporteurs Haïtiens, lorsqu’ils ont rapporté cette proposition aux représentants de leur gouvernement, ils ont reçu de celui-ci, une réponse négative à participer à cette réunion.
Suite à cette réunion, le Ministre Wilson Laleau, accompagné du Ministre Délégué auprès du Premier Ministre, Edouard Jules, des membres du Secrétariat Exécutif de la Commission Technique de Gestion des Frontières, ont tenu une réunion de crise à l’extraordinaire avec les représentants du syndicat des Transporteurs Frontaliers Haïtiens, pour s’enquérir des résultats de leurs pourparlers avec leurs homologues dominicains. Une version très différente.
Selon le communiqué du Gouvernement, les Syndicalistes haïtiens auraient « exposé la mauvaise foi manifeste des camionneurs dominicains de la FENATRADO, ainsi que leur entêtement à continuer de bloquer le passage, vers le territoire haïtien, de toutes marchandises et containers réguliers, ayant rempli toutes les formalités exigées par les lois dominicaines. Même des containers, admis en transit dans des ports dominicains, contenant des matières premières destinées à l’industrie textile sont aussi mis en difficulté pour être acheminés vers nos parcs industriels. »
Les responsables du syndicat des transporteurs haïtiens se seraient dit, selon le gouvernement haïtien, « outrés, par les agissements irresponsables des camionneurs dominicains et en auraient appelé aux dirigeants politiques des deux pays, afin d’intervenir rapidement pour juguler cette crise qui risque d’avoir des conséquences incalculables sur le commerce transnational » afin de permettre le rétablissement d’une certaine harmonie dans le flux du trafic et la circulation des biens et des personnes à travers les points frontaliers officiels.
Suite à cette réunion les autorité haïtiennes ont décidé que, l’Autorité Portuaire Nationale (APN) devra poursuivre activement ses initiatives de rapatriement du fret qui transit à travers d’autres ports régionaux, notamment celui de la République Dominicaine. Par ailleurs, l’APN en concertation avec d’autres instances, devra prendre sans délais des dispositions pour réduire les charges portuaires, afin de faciliter le secteur de l’industrie du textile en particulier, pour l’inciter à utiliser le port de Port-au-Prince et celui du Cap-Haïtien.
Par ailleurs il a été question que des mesures additionnelles de sécurité soient prises sur tous les axes frontaliers, dont le déploiement des unités spécialisées de la Police Nationale d’Haïti sur les circuits reliant les points de transit frontalier aux principales villes du pays. Mais aucune mention de la signature éventuelle, d’un quelconque accord bilatéral comme proposé par la FENATRADO…